(L’)Autre Cabaret

En 2025, à Droixhe, dans ce quartier de Liège qu’on nous avait vendu comme le paradis il y a fort fort longtemps, un tram a débarqué. Dans ces cabines flambant neuves, il traîne un étrange équipage. 

Quand ces artistes tordu·es, flamboyant·es et curieuxses débarquent, quelle n’est pas leur surprise de tomber sur les vestiges majestueux d’un vieux cabaret, peut-être d’une ballroom et ses souvenirs merveilleux ? Cette salle, tout droit sortie d’une faille spatio-temporelle trouvée dans les eighties, sent encore bon la laque et le vinyl, et leur rappelle moins les tenues à 10.000 balles portées dans des chorés millimétrées que l’huile de coude et l’adelphité.

C’est que sous le velours rouge, bien avant le public endimanché, le cabaret était, et est toujours un art populaire. C'est un lieu de vie au sens large, où se croisent ouvrier·ères et travailleur·euses du sexe, où les bourgeois qui s'encanaillent sont une minorité qu'on étrille volontiers.

Ce cabaret vient du Berlin anti-fasciste jusqu'aux squats anars et aux arrière-salles de bar où deux spots se battent en duel pendant que des drags-trucs jouent leur vie avec des tenues faites main et des chorés bossées dans leur salle de bain.

Le temps d’une soirée, ce cabaret vous invite à rêver d’autres possibles en les (ré)incarnant. Un cabaret trans pédé gouines. Un cabaret noir latino blanc. Un cabaret divers, qui remuera  l'âme et le cul de tout adulte désirant : bienvenue, marhba bik, welcome !